Bye bye macadam…*/ Cergy / Toulouse

Bye bye macadam…*/ Cergy / Toulouse

Si nous voulons essaimer, transmettre et promouvoir nos pratiques respectueuses à l’égard des espaces sauvages… nous devrons ouvrir « les portes » de notre jardin secret à de jeunes promeneurs et artistes, venus de plus loin. Des projets à Berrac en collaboration avec des écoles d’art à Cergy, Toulouse, Grenoble, ont vu le jour pendant le confinement en 2020 et se prolongeront en 2021.

Petite histoire de 5 étudiants de l’Institut supérieur des arts de Toulouse ISDAT, Louise Pereira Guerra, Matéo Guilbault et de l’École Nationale supérieure de Paris Cergy, Léon Biasiolo et Yeongseo Jee, Rosa Biasiolo du Lycée bossuet à Condom, section arts… séduit par l’Arun sauvage qui emplit le chemin ! 

L’un d’eux, Léon, natif de Berrac, est à l’initiative de l’escapade : amener ses amis artistes (tous exaltés d’échapper à l’enfermement) sur le chemin du Turon, au grand air ! C’est le printemps et le Petit Musée des plantes sauvages comestibles révèle sa beauté et sa richesse en supports d’étude réels pour des recherches figurées sur des supports variés.

« La langue, Arum sauvage plante toxique mais prolifique, d’un beau vert veiné de blanc, très inspirant… »

La langue

La cueillette ne fut pas encore mirifique à cette  saison où les plantes comestibles sortent à peine de terre, fraîches et neuves, sans trop de panache encore pour des découvreurs non initiés. L’Arum sauvage (plante proliférante, très belle, assez invasive) domine. Non comestible, très toxique même, l’Arum déploie sa beauté et son arrogance, hypnotise comme un serpent à sonnettes les touristes. Pour eux la découverte est grande et les productions sont généreuses, déclinant la plante à travers le filtre de leur créativité et différentes techniques graphiques et volumiques, riches en réactivité et totalement libres. Ils ne renoncent pas, au contraire, à prendre le contre-pied des recommandations des botanistes et cuisiniers du chemin, (l’Arum ne se mange pas). Après tout, « la langue » extraordinaire surnom trouvé par les dénicheurs, plante magique par sa forme en rouleau et son cornet mystérieux, (que Jacquie utilise dans les visites guidée pour faire ses prédictions et présages), annonce la fertilité et s’avère fortement symbolique.

Comme le serait le Ying et le Yang, « comestible/toxique » sont les deux éléments au coeur des questionnements et des enjeux du Petit Musée, sujet et jeu de contraire. Les 5 artistes promeneurs-cueilleurs, devant la complexité de la nature et sa biodiversité, en choisissant une plante toxique remettent en question les clichés et pointent du doigt la libre cohabitation des plantes entre elles.

Message et image à transposer dans le monde des humains ?  Proliférations et invasions des mauvaises langues sur les réseaux dans la canopée contemporaine, source de bonheur ou(et) de malheur ? Plasticité du feuillage, forme, volume et couleur du cornet tout veiné et d’un contraste fort, vert foncé et blanc écru ? Nous prenons tout ! 

Geneviève Troyes, designer du Petit Musée et Janine Biasolo co-fondatrice

Le lavoir du chemin, étape d’arrivée du Petit Musée des plantes sauvages comestibles et un symbole fort

« Bonjour Jeanine, bonjour Geneviève,

La lecture du site permet une évasion extraordinaire des yeux, de l’esprit, du coeur… Cela tient bien sur à l’objet de ce site, (faut-il quand même aimer la nature, etc… ) mais cela tient aussi à la qualité de la rédaction de ce site. Jeanine, Geneviève, Thierry mais que serions-nous sans vous ? Je n’aime pas ce mot mais oui l’association peut être orgueilleuse d’avoir des collaborateurs, adhérents aussi précieux.

La bugada (la lessive en gascon) / Chantal Laban, présidente de l’Association BVG

Jeanine m’a demandé de relire le site, les nouveaux articles et rien ne me plait plus que cette association de notre terroir rural où sur ce chemin du Turon peinaient ces femmes qui allaient au lavoir pour laver leur linge dans l’eau froide, pliées, poussant leurs brouettes pesantes, remplies de linge ou peut -être avec chance accompagnant la charrette tirée par les vaches et aujourd’hui Petit Musée des plantes comestibles où des artistes cherchent, trouvent leurs inspirations. Oui l’art y est mêlé….et rappelons  le rôle majeur de ce chemin au fil du temps…. Déroulons ce fil  de vie… Chemin, lavoir, fontaine, abreuvoirs sans quitter le Petit Musée qui s’inscrit dans cette histoire. Ce chemin a été ré-ouvert en 2006 par qui ? Toujours notre bon samaritain berracais Jean-Louis, chemin envahit par les ronces… Il a du re-découvrir son emplacement disparu depuis de nombreuses années (arrivée de l’eau au robinet et machines à laver année 60…) 40 ans d’abandon…. et aujourd’hui ce chemin vit…

Parlons plus sérieusement de ce qui nous préoccupe ce matin : j’ai fait une remarque : le bandeau assez gros des journées du patrimoine qui apparait à l’ouverture du site m’interroge? correction année 2019/10 mais j’en ai oublié une autre, je dois vous abandonner, si ca me revient je vous appelle.

Bises bon travail ».

Réponse via le site :

Seconde vie

« Ce travail est de nature collaborative. Une veille pour l’entretien du chemin et la maintenance du site est en place depuis 2 ans. La réhabilitation une grande idée de Jean-Louis, qui nous a ouvert la voie, fût le premier moment de la seconde vie du chemin qui aurait pu passer dans l’oubli et enfermer tous ses secrets, n’aurait peut-être pas manqué… L’intérêt se serait porté sur autre chose, à un autre moment, pour d’autres causes… certainement tout aussi intéressantes. Avec les projets participatifs des écoles d’arts, bien commencés en 2020 et se poursuivant en 2021, ces secrets seront certainement le vecteur de nombreux questionnement. Tu as raison Chantal, les « tranches de vie » fonctionnent comme un mille-feuille, mélangeant les saveurs appréciées ensemble et simultanément. Les vécus et les histoires ne rentrent pas en collusion mais se complètent au fil du temps assurant une vraie continuité, se suivant harmonieusement sur la base d’un travail et d’une passion intergénérationelle commune… Autant de choses précieuses pour construire l’avenir sur la base d’un patrimoine matériel et immatériel… à valoriser absolument !

Bise Chantal, Jeanine. Geneviève, le 23 avril.

. le titre Bye bye Macadam se réfère à l’oeuvre de l’artiste Rone https://www.youtube.com/watch?v=33KKr1ZGSzg Music Video directed by Dimitri Stankowicz https://www.youtube.com/watch?v=kfoJUeyMsOE

Thierry