Terre de jeux / classe STD2A Argouges Grenoble

Terre de jeux / classe STD2A Argouges Grenoble

« Fier de rejoindre l’aventure terre de jeux 2024 » telle est l’injonction qui est associée au label« Terre de jeu » qui implique les collectivités territoriales et surtout le petit village de Berrac, plus petite commune des 5 villes du Gers qui va s’engager dans l’aventure des jeux olympiques. Cela reviendra maintenant aux habitants et aux partenaires d’associer l’activité du Petit Musée qui fait partie du patrimoine et qui porte beaucoup de valeurs.

Générations et transmission

Des écoles d’arts de plusieurs villes sont invités à participer, souvent déjà en lien avec le Petit Musée et l’association Berrac Village Gersois depuis 2019/2010 grâce à des ateliers de Tataki Zomé initiés par Janine Biaisiolo et Sandrine de Bormann. Dans le cadre des cours du BAC STD2A Sciences et Technologies du Design et des Métiers d’arts, les classes du Pôle de design Argouges à Grenoble, ont déjà rencontré Jeanine Biaisiolo, et à plusieurs reprises échangé par visio-conférence en 2020 et 2021, pratiques et approches interrompues par les successifs confinements. Le partenariat amical se prolonge ce printemps par une petite commande…

Sujet : créer un dispositif « tour de cou », pour un portage « main libre » du smartphone, utile au promeneur pour lire les QR codes des fiches botaniques, être guidé dès son entrée dans la nature sauvage, identifier les plantes toxiques des plantes comestibles. Attribut symbolique, poétique et spirituel, parure de transition et de passage, mettant en scène les gestes rituels du promeneur dans son parcours initiatique.

Le téléphone est un outil de captation des informations botaniques délivrées à chacune des plantes des 20 stations sur le chemin du Turon. Il est un objet de médiation entre les plantes du chemin et le promeneur grâce au QR code. Les promeneurs porteront cet attribut dans le cadre des évènements « Terre de jeux  » organisés à l’occasion de la préparation des jeux olympiques 2024. Porter ce dispositif sur soi permettra de faire face un instant à l’obscurité et à la méconnaissance de la nature sauvage dont on se tient trop souvent à distance…

Parure sauvage

Il s’agit d’abord de concevoir un élément fonctionnel, déclinaison d’un collier-bandoullière ou autre dispositif similaire ayant pour fonction de présenter le smartphone à portée de main tout en laissant les mains (et l’esprit) libres,  pendant toute la ballade. Ce collier sauvage « au bout duquel / sur lequel / grâce auquel… » est suspendu le téléphone montrera les textiles Tataki zomé* ou écoprint*. Couper, déchirer, coudre, tresser, tisser, tricoter, froncer, tendre, détendre, suspendre, accrocher, fourrer, ourler, rouler, broder, tremper, produire des reliefs, suspendre, incruster, composer… Le travail technique devra permettre de mettre en valeur par l’empreinte les caractéristiques formelles et la mémoire spécifique de chaque plante, son « ADN », sa dimension poétique et transcription sensible du vivant.

Inspiré des coutumes et de la culture japonaise, toujours très « inspirante » au sujet de la nature sauvage, l’objet sera le moyen de transaction « nature/culture », un objet symbolique à travers lequel peut exister « un autre monde », nourri par les légendes et les histoires* où se côtoient les êtres humains et ceux de la nature primaire, primale, archétypale, profonde et sauvage.

*Les djinns créatures mythologiques dans la nature arabique, les fantômes yôkai et les Kami (éléments de la nature, des animaux ou des forces créatrices de l’univers) dans la religion shintoïste, les divinités africaines (panthéon) représentation du divin, le troll être de la mythologie nordique incarnant les forces naturelles ou la magie (assimilé aux Jötunns, « Géants » de cette mythologie), ou les revenants dans les traditions ancestrales… donnent lieu à des interprétations sur la nature sauvage et ont toujours habité la campagne et les grands espaces dont l’imagination des hommes se nourrie. Ces histoires se transmettent par des rituels, des cérémonies. Elles générent des images, physiques mais aussi mentales, donnent naissance à des objets votifs pour le culte de la nature grouillante de créatures diverses et variées. Les plantes sauvages qui poussent et se reproduisent dans un cycle infini, sont pour certains une des manifestations de toutes ces divinités, qui s’en donnent d’ailleurs à coeur joie… loin des grandes métropoles.

Geneviève Grousson-Troyes

*Tataki + zomé C’est un mot japonais tataki = marteler et zomé = teindre ; donc cela signifie «teindre en martelant ». Cet art ancestral japonais consiste donc à marteler, sur un tissu, des feuilles et des fleurs juste cueillies pour faire leur emprunte dans ce tissu grâce aux sucs de la plante.

TATAKI AT HOME

Atelier 2020 Tataki zomé en confinement (les Zarzas, élèves d’arts appliqués travaillent à la maison, fabriquent leur Tataki zomé avec les conseils en visio-conférence en présence Jeanine Biasolo). Cette technique ancestrale pratiquée normalement en plein air est pratiquée à la maison et suivie d’une application dans le design. Il s’agit de créer un couvercle pour un bento en transferant les connaissance et les acquis dans un objet du quotidien et en imaginant la boite du pique-nique sur le chemin du Turon, près de la source par exemple !

Thierry